L’objectif de tout entrepreneur est de faire croître son entreprise.
Aujourd’hui les PME actionnent tous les leviers stratégiques disponibles afin d’accélérer leur croissance et d’élargir leurs parts de marché. Alors, quelle stratégie de croissance à employer pour votre entreprise, croissance interne ou croissance externe ?
Challenge Tourisme essayera de répondre à cette question lors de son séminaire annuel.
" Toute personne croyant qu'une croissance exponentielle peut durer indéfiniment dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste. " Kenneth Boulding, économiste .
BIENVENUE A MADRID
Située au centre de l'Espagne, Madrid, sa capitale, est une ville dotée d'élégants boulevards et de vastes parcs très bien entretenus comme le Retiro. Elle est réputée pour ses riches collections d'oeuvres d'art européennes, avec notamment celles du musée du Prado, réalisées par Goya, Velázquez et d'autres maîtres espagnols. Au cœur de la vieille Madrid des Habsbourgs se trouve la Plaza Mayor, bordée de portiques, et, à proximité, le Palais royal baroque et son Armurerie, qui comporte des armes historique.
"Croître ou Mourir" est le genre d’assertion que l’on peut assimiler à l’auberge espagnole : chacun en retire ce qu’il y a apporté.
Petite devinette : quel est le trait commun entre des sociétés aussi différentes que le leader mondial de la location de voiture (Enterprise), Amadeus, l’une des plus grosses entreprises de IT et de réservation de vols, un courtier en assurances (Présence Assistance), une start-up (BirdOffice), un GDS (Travelport) ou encore une plateforme de billetterie en ligne (Resaneo) ? Logiquement il n’y en a aucun. Mais en êtes-vous bien sûrs(es) ? En cherchant, vous vous apercevrez vite que la croissance et le développement sont des valeurs communes à toutes les sociétés capitalistes, quelle qu’en soit la taille et le chiffre d’affaires. La croissance est un phénomène biologique, une sorte de loi universelle qui veut que chaque personne, qu’elle soit physique ou morale, doit grandir. Mais si on ne peut guère changer l’ADN d’un individu, dans le cas d’une entreprise, on peut parfaitement définir ses priorités et ses objectifs. Et c’est là que les difficultés commencent : quelle direction prendre pour quel résultat ? Vaut-il mieux satisfaire ses actionnaires ou ses salariés ? La fin justifie-t-elle tous les moyens ? Si pendant les "30 glorieuses", ce type de question ne se posait même pas, au risque d’être pris pour un demeuré, il n’en va plus de même. Aujourd’hui l’entreprise a des responsabilités… croissantes. Particulièrement dans le voyage.
Il ne faut pas oublier que la croissance a des effets pervers comme l'accentuation des inégalités sociales, l'épuisement des ressources naturelles ou encore les atteintes à l’environnement engendrées notamment par l’overtourisme et le transport. A tel point que certains économistes font machine arrière et plaident aujourd’hui pour la "décroissance". Force est de constater que le monde entrepreneurial a changé et que le développement économique doit aussi être envisagé d’un point de vue sociétal. Les "injonctions" collectives (réduction voire suppression du transport aérien, comportement responsable, tourisme durable…) obligent les entreprises à prendre en compte de nouvelles donnes. Et si elles n’y déféraient pas, le législateur pourrait s’en charger, souligne Me Malika Lahnait, responsable du legal college de Challenge Tourisme. En effet, le Pacte Dutreuil, entré en vigueur au printemps 2019, stipule que la « société est gérée dans son intérêt social, en prenant en considération les enjeux sociaux et environnementaux de son activité ». Pour la première fois on peut envisager qu’une entreprise qui se développerait sans prendre en compte l’impact écologique de ses activités, soit obligée de rendre des comptes en justice.
Conclusions de Jean Daluz :
Avec la Loi Dutreuil, la RSE n’est plus une notion abstraite mais devient une ardente obligation. "On pourrait dans un avenir proche voir sur les factures une nouvelle ligne concernant la taxation due à l’impact écologique…", prévient Pascal Perri. L’économiste a rappelé les fondamentaux avec un leitmotiv. "La croissance est un indicateur : il faut éviter les croissances appauvrissantes, celles qui détruisent de la valeur”.
La croissance aujourd’hui doit être "vertueuse", donc durable, et non plus uniquement perçue comme le calcul du quantitatif, car l’opinion est devenue très sensible aux questions des biens communs (l’eau, l’air, l’environnement) et de leur préservation. Pour définir une stratégie de développement, il faut prendre en compte le secteur d’activité mais aussi la taille de l’entreprise et la spécificité de sa clientèle : quelle est ma capacité à proposer un service unique ? Où est ma valeur ajoutée ?
"On a peut-être considéré un peu trop tôt qu’Internet avait tué le petit commerce. Or, c’est exactement l’inverse qui est en train de se produire. Les Gafa n’ont jamais racheté autant de fonds de commerce…" En conclusion, on pourrait dire que la croissance c’est un peu comme la langue d’Esope : la meilleure et la pire des choses. A chacun d’y trouver son bonheur... sans oublier celui d'autrui !